Édito

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Interview Antonin Anzil

 

Délicatesse

 

« Comme l’enfant devant sa maquette de train, J’imagine la topographie de territoires imaginaires. Je m’invente un tour du monde en le balayant du regard, comme lorsqu’on laisse glisser son doigt sur la surface d’un globe terrestre »

 

Antonin Anzil est né en 1988 à Blois. Il vit et travaille à Paris.

Diplômé de l’École Européenne Supérieure de l’Image de Poitiers en 2010, et de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2012, il travaille ensuite au studio de Création de Maison Francis Kurkdjian jusqu’en 2017.

Finesse et délicatesse caractérisent son travail artistique, Le support papier parait incompatible avec l’idée que l’on se fait de la gravure ou de la sculpture ; et pourtant. Minutieusement, l’artiste fait naître le relief, apparaitre les formes, les motifs, multiplie les points, crée un univers de papier.

Sur la surface blanche, éclatante du papier se développent des paysages intérieurs, des cartes inventées, des motifs secrets. A chacun de se construire ses images personnelles, de chercher ses points de repères entre les lignes. Les œuvres sont à la fois poétiques et tangibles, et l’on aimerait presque caresser du bout des doigts ces délicates dentelles. Certaines semblent marquées par les arts décoratifs, et proches du textile, rappelant des motifs de tentures ou de tapisseries. D’autres encore nous renvoient à de calmes paysages, des vues aériennes de territoires… il suffit de se laisser aller à rêver à ce voyage.

 Interview 

 

Antonin à quel moment avez-vous commencé à travailler sur le support papier ?


Le papier comme matière à sculpter, depuis 2010. J’ai commencé lors de mes études aux Arts Décoratifs de Paris.

Pourquoi avoir choisi le support papier ?

J'ai une affection particulière avec ce support, je voulais l'utiliser pour ce qu'il est, sans encre, sans couleurs. En tirer une œuvre graphique uniquement avec sa matière.

Qu'est-ce que vous aimez sur le matériel papier ?

J'aime son odeur, son toucher et son infinité de variétés et de possibilités

Quel message souhaitez-vous transmettre à travers vos œuvres ?

Je ne cherche pas particulièrement à transmettre de message à travers mon travail, mais plutôt à laisser vagabonder l'imaginaire dans ces paysages cotonneux et abstraits.

 


 

D'où proviennent vos inspirations ?

Elles sont multiples, toutes formes, toutes images peuvent inspirer un mouvement, un motif. Les paysages bien sûr et les multiples formes de la nature mais aussi une structure architecturale, la fibre d’un tissage, les motifs d’un tapis...

Le blanc est prédominant dans vos œuvres, dans quelle intention ?

J’aime utiliser le vélin d’Arches brut.
Le meilleur clair-obscur, provoqué par la lumière à la surface du bas-relief se fait par le blanc du papier qui contraste avec l’ombre noire. C'est ce jeu d'ombre et de lumière qui révèle le motif.

Où aimez-vous réaliser vos créations ?

Dans mon atelier.

D'où vient votre passion pour l'art ?


Ça a toujours été là. J'ai grandi dedans. Je ne considère d'ailleurs pas vraiment l’art comme une passion. C’est une chose inhérente à mon mode de vie.

Pouvez-vous nous donner le nom d'une personne qui vous inspire et pourquoi ?

François Verdier, artiste graveur que j’ai eu comme professeur de dessin pendant plus de 10 ans. Il m'a transmis ce goût de l’abstrait et initié aux outils de gravure traditionnelle. Outils que j’utilise aujourd’hui d’une manière un peu détournée pour créer mes bas-reliefs.

Quel goût vous rappelle votre enfance ?
Les spaghettis à la bolognaise

 

Antonin Anzil expose dans le monde entier et dernièrement au Art Market - Muriel Guépin Gallery - San Francisco,  Art Paris - LN Gallery - Le Grand Palais - Paris 8e et Art on Paper - Muriel Guépin Gallery - New York City.

 

Retrouvez son travail sur antoninanzil.com et @22_22studio

 

 

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